Naviguer dans le froid

8 novembre 2024

L’hiver arrive : les spots se vident, le vent et les vagues vont monter d’un cran… y’a bon !!!
😀

Sauf que… ben oui, ça va cailler !
🙁

OK on est France dans une région tempérée donc sur des températures relativement acceptables mais il faut quand même bien s’y préparer.
En préambule il faut savoir que dériver dans de l’eau froide, même bien préparé et bien équipé, votre temps de survie sera inférieur ou égal à 45 minutes en moyenne.
45 minutes c’est pas long si on s’est bêtement éloigné du bord….
Et ça c’est la moyenne haute, plusieurs facteurs négatifs vont très vite faire descendre cette limite.
N’oubliez pas que non seulement on n’est pas tous égaux face au froid mais aussi que la loi de l’emmerdement maximum va prévaloir encore plus dans ce genres de conditions.


On commence par les basiques:

– ne surtout pas naviguer seul et se surveiller les uns les autres ça reste la base;
– ne pas naviguer par vent avec une composant offshore, ah boooon ?
– bien avoir anticipé la météo : là aussi, un vent qui tourne offshore en cours de session et c’est potentiellement un aller simple pour le paradis des riders congelés;
– bien connaitre son spot, gaffe au courant notamment;
– naviguer aux heures les plus chaudes de la journée et privilégier les périodes où il y aura du soleil et évidemment : ne pas naviguer en fin de journée;
– être visible : par exemple le wetshirt NewKite se voit de loin, et la flash light reste obligatoire selon la D240;
– faire des sessions courtes et intenses. En surfkite et en freestyle on bouge beaucoup donc on a moins froid qu’en freeride et en foil;
– privilégier ce qu’on sait faire, c’est rarement en hiver qu’on travaille ses tricks, l’idée étant de tomber le moins possible;
– bien connaitre ses limites, être à l’écoute de son corps et éviter le fameux bord de trop.


Naviguer dans le froid ça se prépare en amont.

On reviendra plus bas sur le matos, commençons par le physique.
Il faut arriver sur l’eau en forme donc :
– on évite la grosse soirée la veille de la session;
– on s’alimente correctement : sucres lents 2-3 heures avant la session, sucres rapides juste avant la session;
– on s’équipe chaudement et avec un coupe-vent histoire de ne pas commencer à se refroidir rien qu’en allant voir le spot;
– on est physiquement en forme donc on entretient la machine en hiver avec des sports annexes en n’oubliant pas le cardio (en cas de galère il monte vite celui-là en hiver !).

Les petits trucs en plus qui vont vous permettre de gagner de précieux degrés avant la session :
– vous avez vérifié et réglé votre matos à la maison (ex.: régler ses straps pour ses chaussons d’hiver sur la plage c’est du temps et des degrés de perdus…);
– on gare sa bagnole face que soleil (OK en LA, c’est pas toujours simple);
– idiot mais très efficace : pendant le trajet on chauffe ses combi/chaussons/top en les mettant sur le chauffage de la bagnole;
– on se change au chaud et avant de gréer;
– on grée avec un coupe-vent;
– on ne traine pas sur la plage;
– on prend le temps de s’échauffer un maximum, si possible à l’abri du vent et en combi;
– une boisson chaude juste avant de démarrer la session c’est pas mal aussi (privilégier le thé plutôt que le café);
– si vous faites une pause pendant la session : mettez-vous à l’abri du vent, couvrez-vous (les ponchos coupe-vent bien longs sont le top pour ces pauses), profitez-en pour reprendre un coup de boisson chaude et un peu de sucres rapides.


Allez, on attaque la partie matos.

Plus encore que pendant la saison chaude, il faut avoir du matos adapté et en très bon état.
Les trous dans la combi ou dans les chaussons, un souci sur l’aile ou la barre et ça peut vite tourner à la très grosse cata si on est un peu au large.

En termes de matos chacun aura ses préférences et ses petites astuces mais on va essayer de vous lister les principales:
– une bonne combi, en très bon état, avec une épaisseur adaptée à la température de l’eau et de l’air (les moins frileux ici arrivent à rester sur de la 4/3 quand d’autre seront sur de la 6/5);
– les combis en néoprène lisse coupent bien mieux le vent que les combis en jersey, évidemment on perd en souplesse et elles sont plus fragiles, si vous ne faites que du freeride c’est une option à considérer ou alors au moins privilégier une combi avec le torse et le dos dans cette matière, n’hésitez pas à demander conseil à nos shops partenaires;
– protéger sa tête est primordial (on perd énormément de chaleur à ce niveau), un casque c’est déjà une bonne chose, une cagoule voir un top-cagoule seront très efficaces, certains optent pour le bonnet Néoprène;
– les chaussons : certains n’en mettront jamais, d’autres ne peuvent s’en passer, à vous de voir mais c’est quand même un gros plus pour le froid; si vous en mettez, n’oubliez pas la petite sangle bien serrée autour de la cheville;
– les gants : là aussi certains n’aiment pas, si vous optez pour cette solution ne montez pas trop en épaisseur (2 à 3 mm maxi) pour pouvoir continuer à tenir votre barre sans choper une tendinite; à noter que les kayakistes mettent des gants de soie sous des gants de cuisine, il parait que c’est très efficace;
– une vareuse coupe-vent adaptée ça fonctionne vraiment bien, ça existe dans vos surfshops préférés mais aussi au rayon kayak ou voile légère des grandes enseignes sportives;
– le gilet d’impact ou de flottaison, en plus de sa fonction initiale, il va aussi servir de coupe-vent;
– un petit top “polaire“ sous la combi, ça coute pas grand chose et c’est un gros plus;
– et pour finir, le petit truc de votre rédacteur qui est très frileux (une vraie chochotte !) : la pommade au camphre sur les pieds avant d’enfiler les chaussons, du coup ça va vous chauffer aussi les mains, évitez de vous frotter les yeux ensuite. 😉

Et si ça caille vraiment trop ou que vous avez le moindre doute mais que l’envie reste trop forte: faites du landkite !