La météo en kitesurf

La météo, c'est la base !

Pour naviguer en kite, il faut du vent: ni trop, ni pas assez. Evidemment, il faut qu’il soit dans le bon sens.
En plus il faut de l’eau, et à la bonne hauteur s’il vous plait !
Si on rajoute à ça qu’on veut des vagues ou qu’au contraire on préfère le flat, on a là un joli à un petit casse-tête.
Ici aussi il y a une bonne partie de la préparation qui va se faire à la maison. Et une fois arrivé sur le spot, on va re-vérifier nos infos.

Allez, on vous débroussaille un peu tout ça !

Le vent

C’est quoi le vent ?

Il a trois composantes essentielles:
– sa direction;
– sa force;
– son évolution.

Direction
Sauf cas très particuliers, on ne navigue jamais avec un vent qui tire au large. Donc si le vent a une composante dite “off shore”, on sait déjà que le spot n’est pas adapté.
On choisira donc un vent qui pousse vers la plage, appelé aussi vent “on shore”.
On fera attention au vent parallèle à la plage, ou vent “side shore”, qui ne permet pas toujours de rentrer en cas de souci au large s’il est associé à un courant sortant.

Force
Certains naviguent dans une large palette de vents, du très léger au très fort. C’est tout à fait faisable mais il faut avoir le niveau technique et le matériel adapté.
Moralité: on adapte la taille de son aile et de sa board en fonction de son poids et de sa technique. Et si on n’a pas le matériel adapté: on s’abstient !
Exemples (mauvais):
– rentrer à la nage par vent faible et finir dans une zone de baignade;
– sortir par baston avec une aile trop grande et un niveau trop faible;
– ne pas avoir anticipé l’évolution du vent…

Evolution
Le vent n’est pas une donnée stable comme un téléski ou un bateau.
Pendant la journée il évolue en force et en direction. Il va être plus ou moins stable selon le type de vent, sa direction, le relief, la température… Si les prévisions donnent un changement de direction ou de force en cours de journée: méfiance !
Si les prévisions donnent un risque d’orages ou de grains, là aussi on se méfie ! (les grains arrivent toujours dans votre dos, ils suivent le sens du vent).

Notons qu’il a aussi une composante moins essentielle: la densité de l’air. Un air chargé en humidité est plus porteur qu’un air sec. C’est très visible en parapente et ça se sent en kite notamment dans les extrêmes (en vent très léger et en vent très fort).

Prévoir le vent

De multiples sites web et applications existent.
On ne va pas tous vous les citer, prenons les plus connus:
– windguru
– windfinder

Ces sites se basent sur les mêmes modèles météos (GFS, AROME, WFS…). Les modèles ont un “maillage” en kilomètre, au plus ce maillage est petit, au plus le modèle sera précis. Certains modèles sont plus fiables dans certaines régions voire sur certains spots. Les fins connaisseurs pourront vous guider quant au choix du bon modèle météo selon votre région ou votre spot.

Mesurer le vent

Les prévisions c’est bien, les relevés c’est mieux !
Attention de bien lire: un vent en nœuds est 1,8 fois plus fort qu’un vent en km/h.

Plusieurs solutions pour connaitre le vent réel:
– l’anémomètre de poche: efficace, pas cher, durable;
– les sites de mesures, l’exemple le plus connu est Wind’s Up;
– l’anémomètre de votre club de voile ou station météo locale;
– le “pifomètre”, système de mesure des anciens, en général beaucoup plus efficace qu’il n’y parait, n’hésitez jamais à demander conseil à un rider qui sort de l’eau (voire à plusieurs et surtout à ceux ayant le même gabarit que vous ).

L'état de la mer

La marée

Pour naviguer, il faut de l’eau: un tout petit peu pour un TT ou un Tiki, un peu plus pour une directionnelle, beaucoup plus pour un foil. Sur les mers sans marée, il suffit de choisir le spot en fonction de son support. Sur l’océan, là se complique un petit peu.

Si on veut un spot flat, par exemple entre deux bancs de sable, on va privilégier une marée plutôt basse.
Pour faire simple: la marée change 4 fois par jour avec 2 marées hautes et 2 marées basses, les horaires se décalent le jour suivant d’environ 3/4 d’heure.
Pour compliquer:
– selon les cycle lunaires et solaires, la marée va être plus ou moins importante, donc sur les prévisions de marée vous verrez qu’il y a des coefficients et des heures avec la hauteur d’eau;
– la marée n’est pas la même en tout point du globe, ne prenez pas les horaires de marée de Bordeaux pour ceux de Saint Malo…

Le plus importants en kite est:
– de savoir si on aura assez d’eau pour ne pas se blesser (naviguer dans très peu d’eau c’est super mais en cas de chute ou d’impondérable matériel, ça fait très mal);
– de savoir si on pourra décoller ou atterrir: en effet si on a mal calculé son coup et que la marée est haute avec un fort coefficient au moment de poser son aile, et si en prime la plage est bordée par un remblais puis une route…

La houle

Au-delà de la marée, la houle a bien sûr son importance. Ici aussi on va s’intéresser à sa force et sa direction.

Dans le même ordre d’idée que pour le vent, on va choisir son spot en fonction de ce qu’on veut faire ou en tout cas de ce qui convient le mieux. Si on veut un spot flat, on choisira un spot protégé de la houle en fonction de la direction de celle-ci.

Attention, la direction de la houle n’est pas forcément la même que celle du vent. Vous verrez sur les tableaux météos que ces directions diffèrent. Par ailleurs, selon le spot, la houle peut “s’enrouler” autour d’un pointe et donc modifier sa direction.

Pour bien lire un tableau de prévisions de houle:
– sa direction et son évolution pendant la journée;
– sa hauteur, plus ou moins grande;
– sa période: plus la période est grande, plus la houle sera puissante (à partir de 10s de période, ça commence à bien se sentir);
– certains sites donnent la puissance de la houle en kJ (kilo Joules), c’est très intéressant pour les amoureux du wave riding;
– il faut aussi prendre en compte la marée: à marée haute la houle sera plus forte car moins freinée par la plage et surtout le shorebreak sera plus puissant.

Les surfers et les pêcheurs sont des encyclopédies de l’état de la mer. Si vous n’y connaissez rien, payez-leur un coup à boire et abordez le sujet, mais prévoyez un peu de temps devant vous !

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